ACOUTE LA PLUIE. Puis le ronflement sourd de la rame qui s?approchait a grande vitesse a provoqu¥ un fr¥missement parmi les rares voyageurs. Le vieil homme s?est tourn¥ vers moi avec toujours ce sourire limpide, j?ai cru qu?il allait me demander quelque chose, mais il a saut¥ sur les rails comme un enfant qui enjambe un buisson, avec la m°ame l¥geret¥.
Avant que le vieil homme ne se jette sur la voie en lui adressant son dernier sourire, la narratrice partait rejoindre l?homme qu?elle aime a l?hÉitel des Embruns. Le choc a fait tout basculer. PlutÉit que d?aller a la gare, elle s?enfonce dans les rues de Paris pour une longue errance nocturne sous l?orage. Revenue chez elle au petit matin, toujours incapable d?expliquer a son amant pourquoi elle n?¥tait pas au rendez-vous, elle murmure a son intention le r¥cit de sa nuit blanche. Lui, le photographe pour qui les mots ne sont jamais a la hauteur, sera-t-il capable de comprendre l?¥nigmatique message qu?elle finit par lui laisser : « àcoute la pluie » ?
Avec ce roman dense et bouleversant, Michele Lesbre poursuit une ?uvre lumineuse qu?¥claire le sentiment du d¥sir et de l?urgence de vivre.
Ce douzieme livre a ¥t¥ inspir¥ a Michele Lesbre par le « petit monsieur de la station Gambetta » a qui est d¥di¥ Le Canap¥ rouge (Sabine Wespieser ¥diteur, 2007). En m°ame temps que ce nouveau roman, reparaé?t un r¥cit publi¥ pour la premiere fois en 2001, hommage a un autre disparu, Victor Dojlida, une vie dans l?ombre.
L?essentiel de l??uvre de Michele Lesbre, qui vit a Paris, est r¥uni dans le catalogue de Sabine Wespieser ¥diteur.
