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Dans son premier disque salué par la critique, Jean-Paul Gasparian avait démontré que sa technique lui permettait de se mesurer aux géants de la musique russe et que son jeu robuste était capable de sensibilité. Son deuxième opus, consacré cette fois à Chopin, vient confirmer ces qualités. Il faut dire que les quatre Ballades représentent un sacré morceau de bravoure où Jean-Paul Gasparian brille particulièrement. Et si le pianiste français fait preuve de rigueur, il s'abandonne aussi volontiers au lyrisme et à la beauté de ces pages, des Nocturnes aux Valses en passant par les Polonaises. La ligne, toujours élégamment mise en valeur, et la plénitude de l'expression font de cet album un jalon dans la discographie du jeune pianiste et plus généralement dans celle de Chopin.

Le chef italien Riccardo Chailly a fait ses débuts il y a près de 40 ans comme assistant de Claudio Abbado. Il a depuis mené une carrière remarquable sur les plus grandes scènes du monde et comme artiste exclusif Decca. Riccardo Chailly est à la tête du Gewandhaus de Leipzig depuis 2005. Lors du concert célébrant sa prise de fonction, il avait décidé de rendre hommage à Mendelssohn, fondateur de l'illustre orchestre du Gewandhaus. Avec ce même orchestre il revient aujourd'hui à Mendelssohn dans un enregistrement regroupant des oeuvres incontournables : cinq pièces du fabuleux Songe d'une nuit d'été, dont l'Ouverture (op. 21) avait été complétée en 1843 par la Musique de scène (op. 61) incluant la très célèbre Marche nuptiale. L'album présente également une interprétation magistrale des Concertos numéro 1 et 2, avec le pianiste virtuose Saleem Ashkar ainsi que l'Ouverture Ruy Blas.

Premier album associant le contre-ténor Philippe Jaroussky et le guitariste Thibaut Garcia, A sa guitare tire son titre d'une mélodie du compositeur Francis Poulenc. Son spectre est cependant extraordinairement large, tant culturellement que stylistiquement. Ses vingt-deux plages, d'une incroyable subtilité, couvrent quatre siècles et puisent dans la musique de compositeurs français, britanniques, autrichiens, italiens, espagnols, brésiliens et argentins (Caccini, Mozart, Barbara, Purcell, Granados, Fauré, Luiz Bonfa...). Les deux complices jouent ici des couleurs et des sensibilités de leurs instruments respectifs rarement mariés dans le répertoire classique. Philippe Jaroussky et Thibaut Garcia se font diseurs incomparables, attentifs à la moindre inflexion des textes abordés, en une véritable fusion du verbe et des notes. " L'album se veut un voyage entre différentes cultures, différents continents et différentes langues, où chaque pièce représente un monde en soi. " P.Jaroussky. " Jongler entre la musique de la Renaissance et une chanson de Barbara nous permet de convoquer des atmosphères extrêmement diverses. Notre mission était de jouer avec une vaste palette de couleurs pour produire quelque chose d'unique. " T.Garcia

Le magicien des alliages de timbres : c'est dans cet esprit qu'il faut découvrir cette transcription d'Harold en Italie. Par celle-ci, Karsten Dobers et Loïc Mallié ont voulu, avant tout, donner à voir et entendre les couleurs et les harmonies qui résultent de ces mélanges miraculeux. Les deux pièces de Loïc Mallié - Altissimo ! et Hommage à Berlioz, sont résolument pensées dans le même esprit: de la couleur avant tout !

Passionné de voyages, Saint-Saëns fut très influencé par les cultures d'Afrique du Nord. Zahia Ziouani, elle-même riche de cette double-culture, éclaire ici les oeuvres orientalistes du compositeur d'un jour nouveau. Aux côtés de Rachid Brahim-Djelloul, de Fettouma Ziouani et des solistes invités, elle imagine un formidable jeu d'échos avec des musiques algériennes de Francisco Salvador-Daniel et Idir. Un fascinant voyage musical !

Le Ruisi Quartet fait ses débuts en enregistrement sur Pentatone avec Big house, réunissant des musiques de Matthew Locke, Joseph Haydn et Oliver Leith. S'étendant sur près de quatre siècles, cette combinaison de compositeurs établit une relation à la fois harmonieuse et dissonante entre passé, présent et futur. Célèbre pour ses interprétations profondément engageantes du répertoire ancien aux côtés de la nouvelle musique progressive, le Ruisi Quartet, acclamé par la critique, s'est forgé une réputation internationale en tant que jeune ensemble charismatique et expressif.

L'amour que portait Schumann au violoncelle s'exprime pleinement dans son Concerto pour violoncelle en la mineur. C'est une oeuvre marquée par la fraîcheur d'esprit et le chant lyrique, propres au Romantisme du milieu du XIXème siècle. La série d'oeuvres courtes telles que Fünf Stücke im Volkston révèle le bonheur de Schumann de jouir des capacités lyriques uniques du violoncelle. Gabriel Schwabe est un des violoncellistes les plus talentueux de sa génération. Lauréat de nombreux concours nationaux et internationaux, dont le Prix Emanuel Feuermann et le Concours Rostropovich.

Enfin la voilà faite, cette maudite sonate ! Plaira-t-elle, ne plaira-t-elle pas ? That is the question..." écrivait non sans humour Saint-Saëns à propos de son deuxième quadrupède pour violoncelle et piano. Le violoncelle ? Il l'adore, bien au-delà du célèbre Cygne... Il ne put pourtant terminer la troisième Sonate, restée à l'état de manuscrit et qu'Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel ont restituée avec émotion et total respect. Quant au Concerto, il fait aujourd'hui partie des musts absolus du répertoire concertant pour violoncelle.

Ce Cd entend "rendre hommage à la contrebasse" en faisant fi des clichés auxquels cet instrument est associé : il s'agirait même de restituer son "histoire", de dévoiler les possibilités et les prouesses dont il est capable ailleurs que dans l'orchestre symphonique. Las ! On a affaire ici à une compilation sans unité aucune de morceaux, et même d'extraits de morceaux, à un salmigondis fait d'adaptations, de réécritures, de ré harmonisations de pièces glanées dans un peu tous les genres (musique de chambre, musique de cinéma, Lieder de Schubert qui n'ont plus de Schubert que leur titre, et sont accommodés à la sauce jazzy, ou donnent lieu à des contorsions sans grand intérêt, mélodies religieuses). Certaines autres pages sollicitées sont même carrément desservies, comme par exemple la "Pavane pour une Infante défunte" de Ravel, qui n'a, interprétée comme elle l'est ici, plus guère de subtilités : à partager le matériau musical de l'oeuvre entre piano et contrebasse - cette dernière se chargeant en gros de la voix supérieure normalement confiée au clavier, ou redoublant parfois celle-ci, la poésie, les moirures de la trame s'évanouissent. Si Ravel a orchestré ensuite cette pièce, c'était pour en magnifier les couleurs et les reflets latents dans la version pour clavier, alors que la contrebasse contribue plutôt ici à banaliser la pièce ou (cela revient d'ailleurs au même) à lui conférer une surcharge sentimentale trop appuyée. Il en va de même de la mélodie "Beau soir" de Debussy et de la célèbre "Elégie", destinée au violoncelle et au piano par Fauré. Piazolla, Chaplin, Mancini, Rachmaninov, etc..., revisités d'une manière ou d'une autre par la contrebasse, ne sont guère ici que des occasions pour meubler une soirée conviviale, ce qu'en dépit des intentions affichées, tout tend en fait, dans la notice, à suggérer. (Bernard Vincken).

Durant la Seconde Guerre mondiale, Prokofiev composa un nouveau ballet, Cendrillon, à partir de l'histoire de Charles Perrault. Dans la foulée, trois cycles pour le piano virent le jour. Il s'agit d'arrangements de plusieurs pièces du ballet. L'écriture est souvent virtuose, pleine d'ironie et de lyrisme à la fois.Wilhem Latchoumia a choisi d'ordonner les pièces dans l'ordre du ballet afin d'en respecter la continuité narrative. Cela ne s'était pas fait jusqu'à présent. Plus encore, l'interprète passionné par les répertoires rares et les esthétiques contemporaines les plus variées, a intégré dans le ballet de Prokofiev, quatre pièces du compositeur américain Henry Dixon Cowell. Ces partitions écrites entre 1912 et 1930 utilisent des procédés d'écriture et de jeu nouveaux pour l'époque, comme le fait de jouer sur les cordes de l'instrument. Chaque pièce rythme ainsi les épisodes du ballet, offrant à l'imaginaire de chaque auditeur, de nouveaux horizons sonores.

Utilisant un instrument rare et original construit en 1730 par Giovanni Maria Anciuti (le plus remarquable facteur d instrument à vent actif en Italie durant la première moitié du XVIIIe siècle), Alfredo Bernardini nous offre une anthologie de référence des concerti vénitiens baroques pour hautbois, allant des plus connus comme le concerto de Marcello l un des concerti pour hautbois le plus joué du répertoire jusqu à de vraies raretés comme celui de Bigaglia, enregistré ici pour la première fois. Le nouvel hautbois envahit tous les pays d Europe dès 1700, quelques décennies seulement après son invention en France. Les compositeurs comme le public étaient fascinés par sa flexibilité, sa souplesse et sa sonorité, très proche de la voix humaine. A la même époque, les compositeurs vénitiens développèrent le concerto solo, une forme musicale nouvelle qui bientôt connaîtrait une très large vogue, et ce jusqu à aujourd hui, dans laquelle un instrument se trouve au premier plan d un groupe plus large composé principalement de cordes et d une basse continue. Ces deux innovations furent bientôt réunies ; le nombre de concertos vénitiens pour hautbois écrits entre 1715 et 1735 constitue un jalon impressionnant dans le répertoire pour l'instrument.

Toiles de maître. Dans la foulée de sa formidable intégrale des Préludes, Nikolai Lugansky nous plonge aujourd'hui dans deux autres cycles majeurs de Rachmaninov : ses Etudes-Tableaux. A l'instar de Chopin et Liszt, le compositeur russe transcende ici chaque difficulté technique pour ne plus laisser place qu'à l'émotion. Poète autant que virtuose, Nikolai Lugansky n'a pas son pareil pour rendre justice à ce prodigieux kaléidoscope musical.

De Szymanowski à Karlowicz, le contre-ténor Jakub Jozef Orlinski accompagné de son fidèle ami, le pianiste polonais Michal Biel célèbrent les plus belles mélodies polonaises. "Après avoir enregistré trois programmes de musique baroque, j'ai pensé qu'il était temps d'emprunter un chemin différent. Je suis fier et heureux de vous présenter ce programme original dans ma langue maternelle. Aucune langue n'est une barrière dès lors qu'elle est accompagnée de musique. Je ne doute pas un instant que ces mélodies vont vous saisir et vous émouvoir." Jakub Jozef Orlinski